SUR LES MÊMES LANGUEURS D’ONDES

SUR LES MÊMES LANGUEURS D’ONDES

Voici le beau dormant au bois. Dans un décor d’Arcadie bien malheureuse, garni de feuillages desséchés et de rochers rougis, un adolescent s’étale sur une dalle de pierre au bord de l’eau – méandre de premier plan, source déprimante. L’éphèbe torse nu est plaqué au sol. Plane-t-il encore à la surface des ondes ou a-t-il plongé dans ses pensées ? L’engourdi ne porte plus sa tête, trop lourde. À la fois raide comme une statue et stone comme une groupie du Jefferson Airplane. « L’opium allonge l’illimité », nous dit Baudelaire. Notre Antinoüs à l’iris fuyant ne dira pas le contraire.

Entre les herbes, ses yeux s’évaporent. Quelques fleurs s’échappent de ses cheveux ; couronne peu glorieuse, plus proche de volutes opiacées que des lauriers d’Apollon. Sa bouche entrouverte échappe une respiration au ralenti. Il se relâche, il se détache. Hors compétition, tout confondu.

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